Dans les montagnes de la Vallée de l’Orbiel mais aussi pour tout l’aval de Trèbes jusqu’à l’embouchure du fleuve Aude, un problème grave se profile, la crise de l’eau. Cette vallée, située dans le département de l’Aude, est confrontée à des défis croissants liés à la gestion de l’eau.
Des millions de tonnes de déchets d’une ancienne mine d’or polluent les sols depuis des années, affectant la santé des habitants des alentours et les inondations dévastatrices d’octobre 2018 n’ont rien arrangé.
Comment en est-on arrivé là ?
Entre 1892 et 2004, les mines et usines dites de Salsigne, situées à 15 km au nord de Carcassonne, ont produit environ :
- 120 tonnes d’or,
- 270 tonnes d’argent
- et 400 tonnes de cuivre.
Ce site a accueilli la plus grande mine d’or d’Europe mais aussi le premier producteur au monde d’arsenic et autres métaux lourds générés. Mais ce territoire a reçu également des déchets toxiques venus non seulement de France mais aussi du Japon, d’Espagne, de Belgique, d’Allemagne, etc.
En 2004 la mine ferme et laisse malheureusement un passif environnemental et sanitaire dramatique s’ajoutant aux toxiques « importés » : trois millions de tonnes de produits hautement toxiques mélangés dans un total de plusieurs dizaines de millions de tonnes de « tout-venant » et stériles.
Sous quelle forme et sur un total de 200 km² :
- deux grandes collines artificielles
- et des dépôts à l’air libre
Réponse de l’Etat ?
L’Etat s’est engagé à confiner et imperméabiliser lesdits déchets pendant 50 ans.
Conséquences sanitaires pour la population
Diverses associations environnementales ont dénoncé dès le début le défaut de ses installations et le danger que cela représentait pour la population.
Deux études de l’institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) ont signalé un taux anormalement élevé des cancers dans cette vallée (maladies respiratoires, pathologies sanguines….).
D’autres études ont tiré le signal d’alarme sur le fait que 3 à 8 tonnes d’arsenic (8 tonnes étant vraisemblables)et autres polluants (cadmium, plomb, antimoine, manganèse, sélénium, cobalt, bismuth, cyanures libres, etc.) se déversent et se déverseront pendant 20 000 ans au minimum dans la rivière Orbiel puis dans le fleuve Aude et que les vents vont continuer de disperser tous les toxiques laissés à l’air libre.
Et les inondations d’octobre 2018 ont aggravé la situation car elles ont lessivé les divers dépôts de déchets et déposé en aval des quantités hors norme d’arsenic et autres polluants.
Réponse des autorités concernés :
Le 26 mars 2019, le préfet, l’agence régionale de santé (ARS) et la direction régionale de l’environnement de l’aménagement et du logement (DREAL) ont assuré qu’aucune « surpollution » liée aux inondations n’avait été constatée et que le réseau sanitaire n’avait pas été informé de pathologies.
Mme Gisèle Jourda, sénatrice du département de l’Aude a interrogé Mme la ministre des solidarités et de la santé sur l’urgence de la situation écologique et sanitaire dans la vallée de l’Orbiel.
Elle a précisément fait la demande devant le Sénat (Question de Mme JOURDA Gisèle (Aude – SOCR) publiée le 18/04/2019) de la nécessité :
- d’une cartographie précise et publique des teneurs en arsenic dans le sol et que les habitants de la vallée et les élus en soient informés ;
- de prendre les mesures sanitaires à la hauteur des risques réels encourus,
- de diligenter une enquête de santé publique dans et autour de la vallée d’Orbiel ;
- de travailler à une solution pérenne d’envergure pour traiter la pollution des sols contaminés ;
- de mettre en place en urgence un comité de suivi chargé de la mise en œuvre rapide de ces objectifs.
L’UFC s’associe à ces demandes d’action immédiate et collective pour garantir un avenir durable de la région.
Philippe Balbastre, président de l’UFC Que Choisir de l’Aude et les membres du collectif Pour que vive la vallée de l’Orbiel